Elle a toujours aimé la solitude, c'est pour cela qu'elle se retrouvait seule à cette fête somptueuse, un livre tenu du bout des doigts. A vrai dire elle n'avait pas quitté sa chambre il y a bien longtemps. Ce n'était pas dans ses plans de se rendre à la fête mais il aurait été dommage de gâcher la jolie robe de bal vert émeraude que sa belle-mère lui avait envoyé. Elle l'avait alors enfilée, et rencontré une grande difficulté à remonter la fermeture éclair seule, si bien qu'un coup de baguette avait dû lui donner un petit coup de pouce. Elle s'était alors regardé dans le miroir en soupirant : « Qu'est ce qu'on va faire de toi ma pauvre Zelda. », et avait sorti son rouge à lèvre favori couleur prune. Elle l'avait appliqué sans dépasser, par habitude, puis avait passé ses bijoux sertis assortis à sa robe. Elle avait ensuite fouiné dans sa malle pour trouver l'unique paire d'escarpin qu'elle avait emmené à Ilvermorny puis pour parfaire sa tenue avait glissé quelques fleurs dans sa coiffure.
Elle s'était ensuite rendu au bal avec rétiscence, hésitant plusieurs fois à faire demi-tour et la tête rivée sur ses pieds. Elle détestait le regard des autres. Une fois arrivée, elle fut émerveillée par la splendeur de la pièce. Elle alla s'asseoir dans un coin isolé, près de l'orchestre, en tournant sans arrêt la tête à droite et à gauche. Pourquoi suis-je venue ? Comment être plus mal à l'aise ?
De plus, le bruit causé par tous les groupes d'amis lui donnaient mal à la tête en plus de l'envie de se terrer dans son lit. Elle enviait ceux qui osaient se lâcher sur la musique, ou même tout bêtement danser. Elle, n'oserait jamais, de peur qu'on la regarde et qu'on la juge. La sociabilité n'a jamais vraiment été son fort. Elle avait l'impression que tout le monde la regardait, cette pauvre fille seule dans une foule de personnes joyeuses. Seule, mais parfois faut-il peut-être mieux. Son regard à lui seul appelait à l'aide, aide qu'elle trouva … au buffet. Elle se leva sans précipitation et s'y rendit doucement, en toute discrétion. Elle se servit un thé glacé et … oh ! Des macarons ! Elle se mis à sourire et en choisit délicatement un qu'elle porta à sa bouche. Elle se retourna alors, affrontant la salle du regard. Bien. Maintenant que tu es là, tu fais quoi ?

Elle cherchait des yeux quelqu'un qu'elle pouvait connaître mais on ne peut pas dire que la salle en pullulait. Elle devait avoir l'air pathétique avec cet air de chien paumé. Elle regarda à nouveau ses pieds et se retourna vers le buffet où elle se resservit à nouveau du thé, une pâtisserie parisienne dans la bouche.

« Waouh Zelda ! »

La jeune rousse sursauta et se retourna doucement, le macaron toujours en bouche, qu'elle s'empressa de croquer et de reprendre dans sa main. Ses yeux grands ouverts se radoucirent en voyant que la jeune femme n'était autre qu'Aby. Zelda la connaissait depuis son arrivée dans le Queens et les deux jeunes femmes étaient très proches. Elle fut donc rassurée que son amie soit venue à elle, elle n'était enfin plus seule dans cette foule d'inconnus. Elle souffla un coup et arbora un sourire honnête, comme pour remercier la jeune fille blonde.

Cette dernière la complimenta sur son apparence et Zelda haussa les épaules avec un petit sourire, ses joues se teintant immédiatement d’un rose vif. Elle commença à jouer avec ses mains et observa son amie. Elle était radieuse elle aussi, mais toujours avec son propre style.

« Tu es magnifique, Aby … » dit-elle doucement à son amie.

Cette dernière lui demanda comment elle allait. Comment lui dire que ce qu'elle ressentait s'approchait énormément de l'agoraphobie.

“ Hum … Et bien à vrai dire je ne suis pas vraiment dans mon élément, avoua-t-elle en se frottant le bras. Mais toi tu aimes ce genre de soirée, pas vrai ? Tu vas pouvoir t’amuser et danser toute la nuit sur cette superbe musique … “

Presque tous les jeunes de son âge rêveraient d’être ici. Mais son asociabilité faisait qu’elle n’avait pas vraiment le même genre d’amusement que les autres personnes présentes dans la pièce. Elle, ce qu’elle aimait, c’était aller cueillir des fleurs et les coller dans ses nombreux carnets, lire des  journées entières jusqu’à avoir fini l’intégralité de sa bibliothèque et devoir partir à la recherche d’autres oeuvres, et surtout … Sa balader dans les rues désertes, la nuit, avec un ami. Car moins ils sont et mieux c’est. Zelda repensa à l’Angleterre. Cette habitude là elle l’avait avec son meilleur ami. Et il lui manquait terriblement. La jeune rousse reprit ses esprits et s’adressa à nouveau à son amie blonde.

“Tu devrais aller danser avant qu’il soit trop tard et que la soirée ne s’éclipse trop vite, non ?”

C'était la première fois que j'assistais à un bal américain et j'ignorais à quoi cela pouvait bien ressembler. Pour le coup je n'y allais avec personne. J'avais reçu quelques invitations mais c'était loin d'atteindre le niveau de Poudlard. Je me suis même posé la question si j'irais mais l'envie de m'amuser passa au dessus du reste.

C'est ainsi que je m'étais préparé dans ma chambre. J'avais opté pour un costume trois pièces entièrement noir avec la chemise blanche. Je ne voulais pas de cravate et n'en porta pas. J'avais plaqué mes cheveux en arrière mais finalement grogna avant de passer mes mains dedans pour le remettre en bataille. Je les jetais juste en arrière histoire de ne pas les avoir devant les yeux mais ne fit rien de plus. C'est ainsi que je me dirigeais vers la salle où se déroulait se fameux bal d'Hiver. L'heure avait déjà bien avancé et c'est ainsi que je pressais le pas. La musique se faisait déjà entendre et je grognais quand je me présentais devant les portes.

Soufflant un coup, je passais les portes de la salle et fut ébahi devant un tel luxe. Il est clair que les américains savaient y faire avec les fêtes! De grand lustre pendaient du plafond alors que les tables avait été placé au quatre coin de la salle contre les murs. Il n'y avait pas d'alcool mais de quoi boire et manger en quantité. J'observais les élèves et professeur présents. J'en connaissais quelqu'un de vue mais ne me présenta pas à eux. Je me dirigeais vers le buffet d'un pas nonchalant et me servit un verre de jus d'orange irrité tout de même qu'il n'y ai pas de whisky ou de punch. Je me retournais pour observer les gens présents. Mais une seule personne retint mon attention.

Abygael. Elle était là, ses cheveux blonds clair se mariaient parfaitement à sa robe argenté alors qu'elle devait certainement parler à l'une de ses amis que je n'avais jamais vu encore. Je gardais un oeil sur elle attendant qu'elle me repère pour la saluer de loin.

© charney

Je regardais Aby qui observait les gens autour d'elle, ses yeux passant d'une personne à une autre. Jusqu'à ce que son regard croise le mien. Elle m'observa et je levais mon verre vers elle en guise de salut. Je l'observais du coin de l’œil parler à son ami avant de se diriger vers moi. Je feignais l'indifférence mais en réalité il en était tout autre. Et la robe argenté la rendait vraiment magnifique.

Alors qu'elle s'approchais de moi, elle me lança un pic au quel je répondis par un sourire adressé directement à elle.
-En Angleterre les fêtes se doivent d'être alcoolisés. Tu dois comprendre ça toi qui est irlandaise. fis je en me penchant vers elle comme si cela était un secret. Elle continua avec une autre réplique sur ma tenue. Cette fois ci je m'abstins de commentaires. En retournant ma langue dans ma bouche. Je crois que ce que j'ai en tête ne lui plaira pas. Enfin pas tout de suite. Elle continua sur un ton plus sérieux et finalement reprit ses propos en me tournant complètement vers elle, prenant un accent anglais totalement ridicule.

-Je crois Miss, qu'un bonne tasse de thé vous ferait des plus grands biens. Laissez moi donc vous servir.

Je pris alors une coupe en cristal et y versa un thé froid avant de lui tendre la coupe et de reprendre mon verre en main. Mes yeux étaient rieurs et chaleureux. Plutôt rare venant de moi. Je lui fis alors un simple baise main et lui annonça.

-Et votre robe vous va à ravir.

Je levais mon regard gris sur elle alors qu'elle me demanda si on pourrait discuter auprès de son amie. Je n'y voyais aucun inconvénient et rigola alors à "pas de drague".

-Pas de problème. Et promis, je ne tenterais rien qui pourrais vous décevoir Miss. J'avais finis la fin de ma phrase par l'accent anglais totalement ridicule et finalement me dirigea en compagnie de Aby vers la fille avec qui elle parlait un peu plus tôt.

Je me présentais alors à la jeune femme.

-Bonsoir! Je m'appelle Morgan Baker. Ravi de vous connaître. fis je alors à la jeune femme.

© charney

Aby lui rappela une nouvelle fois qu’elle n’aurait rien a craindre du regard des autres. Mais la jeune rousse n’y pouvait rien, c’était devenu maladif. Cette peur qui avait soudain fait son apparition à son déménagement, ne l’avait plus quitté. Et ce cancer émotionnel ne cessait de grandir encore et toujours dans son esprit, la paralysant parfois au milieu de la foule. Zelda lui sourit, tentant de prendre sur elle, mais elle ne pouvait rien promettre. Tout dépendait de si ses jambes allaient suivre ce qu’elle lui ordonnait. Finalement, son amie s’en alla pour rejoindre une autre personne ce qui ne la dérangea point, elle n’était pas vraiment possessive et commençait à se détendre, fondue dans la masse de personnes.

Elle profita de son absence pour continuer d’observer les musiciens de Jazz. Bien qu’elle adorait ça, elle ne prenait pas forcément le temps, habituellement, d’aller écouter de la musique. Ses parents avaient bien un phonographe mais ils étaient plus classiques concernant leurs goûts musicaux. Ils aimaient cependant se délecter d’une telle mélodie, mélange de saxophone et de contrebasse, lorsqu’ils se baladaient dans les rues de la ville. On peut dire que c’était quelque chose de nouveau, ce genre de musique. Pas vraiment ce que l’on peut écouter en Angleterre. Pourtant c’est tellement vivant, frais, festif … Impossible de ne pas aimer. Ainsi, Zelda pour pouvoir écouter ce types de chansons, devait le plus souvent sortir dans les rues de New-York lorsqu’elle était chez ses parents, pendant les vacances. Et malheureusement, elle ne sortait pas souvent, bien trop plongée dans ses bouquins ou encore à admirer les fleurs du jardin.

Son regard se perdit sur les doigts du pianiste, elle était fascinée par cette dextérité, passer de touches en touches sans jamais se tromper. Pas aucune fausse note. C’était parfait, il est rare de ne pas trouver de fausses notes dans une vie. Mais ce n’est qu’une chanson, ici. La tête penchée sur le côté, plus rien n’existait autour d’elle, elle sentait à peine les gouttes glacées couler le long de son verre, et elle ferma les yeux.

“ Bonsoir ! ”

La jeune fille aux cheveux flamboyants sursauta, manquant presque de lâcher son verre. Elle se retourna vers son interlocuteur, accompagné d’Aby, qui continuait son discours.

“ Je m’appelle Morgan Baker. Ravis de vous connaître. ”

Zelda jeta un bref coup d’oeil à Aby et s’adressa finalement au jeune homme, après un léger silence.

“ Euh … Enchanté, moi c’est Zelda. Abbington. Je suppose que vous vous connaissez tous les deux ? ”

Donc c’est lui celui qui jouait les solitaires, comme l’avait dit son amie ? Zelda lui trouva un certain charme, mais elle conclut qu’il devait s’en douter, et sûrement en abuser. Il avait un air satisfait qui amusa la jeune fille. Elle était rassurée, il n’avait pas l’air bien méchant.